Édition 2023-2024
Première édition du certificat du Cycle de Formation en Études Féministes, Genre et Sexualité lancé par NÈGÈS MAWON en partenariat avec la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) et avec le soutien du Black Feminist Fund. Nous tenons à féliciter cette première cohorte, qui a suivi les séminaires tout au long de l’année.
Cette première édition en chiffre :
- 1481 participant.e.s
- 600 inscrit-es pour recevoir le certificat
- 11 séminaires publics
- 5 intervenantes :
- Yanick Lahens, écrivaine.
- Fania Noël, essayiste et sociologue Afroféministe.
- Rose-Myrlie Joseph, sociologue.
- Danièle Magloire, sociologue et co-fondatrice de Kay Fanm
- Darline Alexis. Professeure de littératures française et caribéenne
Retrouvez ci-dessous les archives de la première année : enregistrement et compte-ren.
Programme
18 Octobre 2023, Port-au-Prince | Haïti : Les femmes qui écrivent viennent de loin – Yanick Lahens, Écrivaine
15-17 Décembre 2023, Port-au-Prince | Les marges du centre : Théories et pratiques des féminismes Noirs en contextes minoritaires – Fania Noël, Essayiste et sociologue
8-9 Janvier 2024, Cap Haïtien | Sociologie du travail invisible: Les travailleuses domestiques haïtiennes – Rose-Myrlie Joseph, Docteure en études de genre, sociologie clinique et psychosociologie
13 et 20 Mars 2024, en ligne | Socio-histoire du mouvement féministe haïtien – Danièle Magloire, Sociologue et co-fondatrice de Kay Fanm
8, 9 et 10 Avril 2024, en ligne | Écritures des violences sexuelles dans la littérature et la musique populaire haïtienne – Darline Alexis, Professeure de littératures française et caribéenne
Archives
“Haiti : la femme qui écrit vient de tres loin” Yanick Lahens, écrivaine.
Date : 18 octobre 2023 | Port-au-Prince
Description
Ce séminaire ne prendra ni l’allure ni le ton d’un exposé strictement universitaire. Il se veut avant tout une réflexion sur les discours qui doublent ma création littéraire. Que peut vouloir dire une femme, noire qui écrit dans un pays comme Haïti ? Ecrire a toujours été pour moi une nécessité d’avancer avec les mots comme des allumettes à la main dans trois épaisseurs d’ombres : la femme et son histoire dans le monde, les discriminations spécifiques dont font l’objet les femmes noires, l’histoire particulière d’Haïti, la place de cette histoire dans le monde et celle des femmes dans cette histoire et dans cette société d’Haïti.
Yanick Lahens, grande figure de la littérature haïtienne contemporaine et professeure de littérature, Yanick Lahens est lauréate de l’édition 2014 du prix Femina pour son roman “Bain de lune”. Elle est titulaire de la chaire « Mondes francophones » au Collège de France. Elle a prononcé sa leçon inaugurale intitulée “Urgence(s) d’écrire, rêve(s) d’habiter” en 2019.
“Les marges du centre : Théories et pratiques des féminismes Noirs en contextes minoritaires” Fania Noël, Essayiste et sociologue
15-17 décembre 2023 | Port-au-Prince
Description
Ce séminaire de trois (3) séances portera sur les expériences et les conditions matérielles d’existence et d’organisations politiques des femmes et minorités de genre Noires en Europe et Amérique du Nord. Il s’appuiera sur théories et méthodologies des études féministes Noires pour comprendre la migration, la division raciale et sexuelle du travail, la généalogie de racialisation du genre, sa normalisation et ses transformations.
Fania Noël ( The New School for Social Research, NY) est une militante, sociologue et essayiste afroféministe. Ses domaines de recherche sont les Global Black Studies, les théories féministes Noires, la sociologie politique et les études culturelles. Son second livre, Et Maintenant le pouvoir. Un horizon politique afroféministe a été publié en 2022 aux Éditions Cambourakis. Directrice d publication de la revue Alaso, Fania Noël est spécialiste de bell hooks et de Octavia Butler, elle a écrit la préface et la postface de la traduction de leur livre en français.
Jour 1
Jour 2
Jour 3
“Sociologie du travail invisible : Les travailleuses domestiques haïtiennes” Rose-Myrlie Joseph, Docteure en études de genre, sociologie clinique et psychosociologie
Date : 8 et 9 Janvier 2024 | Cap Haïtien
Description
Parmi le travail invisible des femmes au service des sociétés du Nord et du Sud figure le travail domestique. Il assure la survie des familles et le plein épanouissement au travail non-domestique dit productif, qui est valorisé et généralement masculinisé. Ce travail invisible, gratuit ou mal payé, est réalisé majoritairement par des femmes, surtout les plus discriminées. Comment s’y investissent les femmes haïtiennes? Le service domestique de celles issues des migrations internes ou internationales sera analysé à différents niveaux. D’une part, je regarderai l’implication des femmes migrantes haïtiennes dans ce travail en France. Seront pris en compte leur déclassement socio-professionnel, leurs conditions de travail (tâches,
temps, rémunération, conciliation, …), leurs relations professionnelles avec les familles françaises blanches de la classe moyenne, les rapports sociaux qui les oppriment, ainsi que les stratégies pour devenir « sujettes ».
Rose-Myrlie Joseph
Sociologue, spécialiste de la domesticité, du care et de l’éducation, et elle a travaillé pendant son doctorat sur l’articulation des rapports sociaux dans la migration et le travail des femmes haïtiennes. Rose-Myrlie Joseph est chercheuse associée à l’Université d’Etat d’Haiti et à l’Université Paris-Diderot, actuellement ATER au CREF (Centre de Recherche Éducation Formation de l’Université Paris Nanterre), et coordonne depuis 2018 le collectif international GREIMIH (Groupe de Recherche, d’Enseignement et d’Intervention sur la Migration Haïtienne). Elle a publié en 2021 l’ouvrage issu de sa thèse L’articulation des rapports sociaux dans la migration et le travail :socioclinique du vécu des femmes en France et en Haïti. Ses recherches portent désormais au devenir des enfants des travailleuses domestiques et à comment les travailleuses du care parviennent à prendre soin de leurs propres enfants.
Jour 1
Jour 2
“Socio-histoire du mouvement féministe haïtien” Danièle Magloire, Sociologue et co-fondatrice de Kay Fanm
Date : 13 et 20 mars 2024 | En ligne
Description
La sociologue Danièle Magloire présentera une rétrospective socio-historique du féminisme haïtien, plongeant dans un siècle de luttes, de mobilisations, de confrontations, d’évolutions, d’antagonismes, de victoires, et de défaites.
Dès 1915, des femmes se sont engagées au sein de l’Union patriotique contre l’occupation américaine, puis en 1934, la Ligue féminine d’action sociale formalisait le premier mouvement féministe haïtien. Mettant en lumière l’invisibilisation des femmes, les protestations individuelles, et le statut juridique des Haïtiennes.
Le séminaire soulignera l’importance cruciale de reconnaître et de comprendre le rôle des femmes dans le développement de la société haïtienne. En explorant le contexte international et régional, les premiers mouvements féministes organisés, la répression sous la dictature duvaliériste, jusqu’à la résurgence et aux défis du mouvement post-dictature et offrira un aperçu complet des luttes, des succès et des obstacles rencontrés par les militantes haïtiennes.
Danièle Magloire
Danièle Magloire a une formation en sciences sociales. Elle enseigne et réalise des travaux de recherche. Défenseure des droits humains impliquée dans les mouvements sociaux, en particulier le mouvement féministe, elle s’attache notamment aux droits des femmes et des groupes vulnérables ainsi qu’aux demandes de justice et au développement démocratique.
- Cliquez ici pour le lire le compte rendu rédigé par Anaise Hector et Dashka-Rheyna Charlemange
Écritures des violences sexuelles dans la littérature et la musique populaire haïtienne – Darline Alexis, Professeure de littératures française et caribéenne
Date : 8, 9 et 10 avril 2024 | En ligne
Comment écrit-on les violences sexuelles dans une société issue de l’Histoire coloniale et esclavagiste où le corps des esclavisés ne leur appartenait pas plus que leur vie ? Dans quel langage décrit-on des actes de violence qu’une longue pratique collective ne désigne que par des expressions alambiquées et ambiguës ou des métaphores qui renvoient à une multitude de situations ? Comment par le langage différencier l’acte consentant de celui qui se réalise sous la contrainte, quand les mots et expressions usuels pour les désigner l’un comme l’autre sont entachés de violence ?
Ces diverses questions auxquelles nous tentons de répondre à partir d’un corpus restreint nous amènent à considérer aussi bien le contexte dans lequel s’exercent ces violences, leurs impacts physiques et psychologiques sur le personnage, les caractéristiques spécifiques du corps violenté que les valeurs de la représentation par rapport au réel. Procédant ainsi, nous nous inscrivons dans la démarche proposée par Régine Michelle Jean-Charles dans Bodies Conflict. The politics of rape representation in the francophone imaginary, ouvrage dans lequel elle avance ces aspects susmentionnés dans le cadre d’un plaidoyer pour une théorisation du viol.
Ce séminaire s’appuie sur un corpus constitué majoritairement d’œuvres littéraires. Il inclut à la fois des récits ou œuvres dramatiques ainsi que des textes musicaux écrits par des femmes et des hommes. Il couvre une période qui va du début du 20ème siècle à nos jours.
Darline Alexis
Darline Alexis est professeure de littérature française et caribéenne au secondaire et à l’université (Université d’Etat d’Haiti).
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